Tombé presque par hasard sur l’année 1938, un philosophe inquiet du présent est allé de surprise en surprise. Au-delà de ce qui est bien connu (les accords de Munich et la supposée « faiblesse des démocraties »), il a découvert des faits, mais aussi une langue, une logique et des obsessions étrangement parallèles à ce que nous vivons aujourd’hui. L’abandon de la politique du Front populaire, une demande insatiable d’autorité, les appels de plus en plus incantatoires à la démocratie contre la montée des nationalismes, une immense fatigue à l’égard du droit et de la justice : l’auteur a trouvé dans ce passé une image de notre présent.
Récidive ne raconte pas l’histoire de l’avant-guerre. Il n’entonne pas non plus le couplet attendu du « retour des années 30 ». Les événements ne se répètent pas, mais il arrive que la manière de les interpréter traverse la différence des temps. En ce sens, les défaites anciennes de la démocratie peuvent nous renseigner sur les nôtres. Récidive est le récit d’un trouble : pourquoi 1938 nous éclaire-t-elle tant sur le présent ?
Éditeur original : PUF (acheter sur Amazon)
Critiques
- Au-delà de la réflexion, souvent pertinente et qui répond à bien des idées fausses ou approximatives sur cette période, le philosophe nous entraîne dans une quête historique.
Le Point n° 2442, Saïd Mahrane, juin 2019 - Pourtant, comme le reconnaît le philosophe Michaël Fœssel dans son petit essai fascinant Récidive, 1938, l’Histoire ne se duplique jamais […]. Un philosophe sort de sa réserve, donc, tiré par le présent plus que par le passé.
Telerama, Olivier Pascal-Moussellard, 25 mars 2019 - La réussite de l’ouvrage réside dans sa manière de nous faire revivre ses découvertes, de façon haletante, inquiète et raisonnée.
Le Monde n° 23081, Nicolas Truong, 27 mars 2019 - La subjectivité assumée par Michaël Fœssel jalonne une démarche remarquable par la rigueur de sa réflexion et son originalité.
Philosophie magazine, Christian Ingrao, 8 avril 2019 - Pas de chemises brunes dans les rues […]. Pas d’autre prophétie non plus dans son ouvrage. Juste le récit d’une démocratie qui se défait en tentant de se sauver du pire.
La Croix n° 41370, Béatrice Bouniol, 31 mars 2019
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