À côté d’une Venise de l’évidence se cache une Venise inconnue, celle des églises jamais ouvertes. Jean-Paul Kauffmann a voulu forcer ces portes solidement cadenassées, un monde impénétrable où des chefs-d’œuvre dorment dans le silence. Qui en détient les clefs ? Ce récit, conduit à la manière d’une enquête policière, raconte les embûches pour se faire ouvrir ces édifices. L’histoire est partie d’une église d’Ille-et-Vilaine où, enfant, l’auteur servait la messe. Il s’y ennuyait souvent, mais, dans ce sanctuaire, il a tout appris. Là, est née la passion de se voir livrer le secret de la chose ignorée ou défendue. Il a poursuivi cet exercice de déchiffrement à Venise, la ville de la mémoire heureuse, pourtant attaquée sans relâche par le tourisme mondialisé. Depuis un appartement de la Giudecca où il s’est installé pendant des mois, il a arpenté une Venise hors champ. Il a trouvé aussi ce qu’il ne cherchait pas. Venise à double tour est un livre sur le bonheur de voir et la jubilation dispensée par la ville qui exalte les cinq sens. On y croise, parmi d’autres, Jacques Lacan, Hugo Pratt, une belle restauratrice de tableaux, une guide touristique souveraine, un Cerf blanc, le propriétaire d’un vignoble vénitien et un Grand Vicaire, maître de l’esquive. Jean-Paul Kauffmann a notamment écrit L’Arche des Kerguelen, La Chambre noire de Longwood, La Lutte avec l’Ange, Remonter la Marne et Outre-terre.
Éditeur original : Équateurs (acheter sur Amazon)
Critiques
- Une démarche initiatique, une quête qui n’aurait pas déplu au père de Corto Maltese.
Libération n° 11827, Christophe Forcari, 13 juin 2019 - Découverte d’une autre Venise, à travers ses églises abandonnées et ses chemins de traverse. Éblouissant.
Le Figaro n° 23191, Thierry Clermont, 7 mars 2019 - Les méthodes du journalisme au service de la littérature. Le résultat, ainsi que l’a reconnu l’ensemble des critiques, est admirable.
Challenges n° 603, Maurice Szafran, 28 mars 2019 - Conteur passionnant et savoureux, érudit jamais pédant, Jean-Paul Kauffmann donne envie de retourner illico à Venise et d’y mettre nos pas dans les siens.
Lire n° 474, Alexandre Fillon, avril 2019 - Sublime de finesse, d’élégance, de profondeur, d’érudition (sur l’essence du catholicisme dont il est imprégné, sur les grands peintres, sur la pierre d’Istrie qui, bien mieux que le marbre, résiste aux assauts du temps et des hommes, sur le salpêtre qui corrode sans détruire). C’est aussi une merveille de style. Chaque page de cette leçon de ténèbres est un ravissement.
La Croix, Jean-Claude Raspiengeas, 28 février 2019
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