Littérature

Sylvain Pattieu, Forêt-Furieuse

Sylvain Pattieu, Forêt-Furieuse

À la Colonie, en lisière de la forêt, il y a des enfants malades, des orphelins et des estropiés, des rescapés. Ils ont des noms à rallonge, La-Petite-Elle-Veut-Tout-Faire-Toute-Seule, Destiny-Bienaimée, Mohamed-Ali, Tout-Le-Fait-Rire. Ils sont divisés en deux groupes, strongues et bitches, et les strongues tabassent, et les bitches ne se laissent pas faire. Ils sont plus habitués à la violence qu’à la tendresse, ça n’empêche pas les amitiés, les amours. Ils ont peur de la forêt, mais elle les attire, ces gamins. Pas loin, un village, enserré dans des montagnes. Comme partout, la lutte des classes règne, entre bergers, paysans, et maîtres des forges. On trouve des christian, des muslim, des supermuslim. Les vrais supermuslim menacent, ils veulent prendre le village pour leur califat. Il y a des Grands-Incendies et des Grandes-Vagues, des pluies corrosives ou du soleil qui tape dur.

Dans Forêt-Furieuse, Sylvain Pattieu fait s’entrechoquer la vitalité enfantine, l’imaginaire destructeur du djihadisme, la violence des guerres contemporaines, sur fond de contes et légendes d’Ariège, de paysages des Pyrénées et de Seine-Saint-Denis. Et puis il y a son écriture, scandée par le rap et nourrie de la langue populaire d’aujourd’hui.

Éditeur original : Rouergue

Critiques

  • L’intrigue est un mélange de roman épique, de suite d’anecdotes et de récits fragmentés, entrelardé de poèmes et de chansons. […] À la fois contemporaine et homérique, poème et flow, la voix trouvée par Sylvain Pattieu n’hésite pas, ne bégaye pas. […] Le bonheur de se perdre en forêt est ici complet, avec ses monstres et ses ombres, ses grottes et ses cabanes. Le
    Le Monde, Nils C. Ahl, vendredi 23 août 2019
  • De la Seine-Saint-Denis à Cordes-sur-Ciel, Sylvain Pattieu explore les angoisses et les conflits contemporains dans une époustouflante épopée, portée par une langue inventive qui emprunte aux légendes régionales et aux cultures urbaines.
    L’Humanité, Sophie Joubert, 22 août 2019

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