Le lieu : Katiopa, un continent africain prospère et autarcique, presque entièrement unifié, comme de futurs Etats-Unis d’Afrique, où les Sinistrés de la vieille Europe sont venus trouver refuge.
L’époque : un peu plus d’un siècle après le nôtre. Tout commence par une histoire d’amour entre Boya, qui enseigne à l’université, et Illunga, le chef de l’Etat. Une histoire interdite, contre-nature, et qui menace de devenir une affaire d’Etat.
Car Boya s’est rapprochée, par ses recherches, des Fulasi, descendants d’immigrés français qui avaient quitté leur pays au cours du XXIème siècle, s’estimant envahis par les migrants. Afin de préserver leur identité européenne, certains s’étaient dirigés vers le pré carré subsaharien où l’on parlait leur langue, où ils étaient encore révérés et où ils pouvaient vivre entre eux. Mais leur descendance ne jouit plus de son pouvoir d’antan : appauvrie et dépassée, elle s’est repliée sur son identité.
Le chef de l’Etat, comme son Ministre de l’intérieur et de la défense, sont partisans d’expulser ces populations inassimilables, auxquelles Boya préconise de tendre la main.
La rouge impératrice, ayant ravi le cœur de celui qui fut un des acteurs les plus éminents de la libération, va-t-elle en plus désarmer sa main ?
Pour les « durs » du régime, il faut à tout prix séparer ce couple…
Éditeur original : Grasset
Critiques
- Avec « Rouge Impératrice », le roman le plus ambitieux de la rentrée, [Léonora Miano] signe une saga magnifique, addictive et engagée, qui l’impose définitivement comme une écrivaine de premier plan.
Les Inrockuptibles n° 1237, Léonard Billot, 14 août 2019 - La force du roman réside davantage dans les recherches de Boya, dans la variété et le pouvoir évocateur des tableaux proposés (les scènes d’amour dans le palais, la Maison des femmes, les Gens de Benkos…) que dans les rebondissements de son intrigue romantico-politique (Ilunga va-t-il divorcer pour épouser Boya ?), bien ordinaires en comparaison. Rien n’atténue cependant la grande réussite de Léonora Miano, qui a su créer un monde fascinant pour y refléter les questions essentielles qui traversent la France.
Le Monde n° 23208, Gladys Marivat, 23 août 2019 - Un texte puissant, d’une grande richesse, où les envolées lyriques et la poésie de Leonora Miano servent une réflexion politique et identitaire qu’on imagine déjà adaptée à l’écran.
Vogue, Claire Beghin, 27 août 2019 - Le miroir est féroce et la promesse immense, mais c’est la romance qui prend le dessus dans ce pavé langoureux au style mystique, comme hypnotisé par son rêve d’Afrique sensuelle, ancestrale et sans système économique : ici pas de peuple, de travailleurs ou d’argent. Une utopie identitaire et romantique, du côté des puissants.
Grazia n° 507, Marguerite Baux, 20 septembre 2019
Comment here