Littérature

Chris Kraus, La fabrique des salauds

Chris Kraus, La fabrique des salauds

Une poignée de douleur et de chagrin suffit pour trahir, et une seule étoile scintillant dans la nuit pour qu’un peu de lumière brille par intermittence dans toute cette horreur.
Dans la lignée des Bienveillantes de Jonathan Littell ou de Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez, un roman hors normes, une fresque exubérante et tragique, pleine de passion, de sang et de larmes, qui retrace tout un pan du XXe siècle, de Riga à Tel Aviv en passant par Auschwitz et Paris.

À travers l’histoire de Koja, Hubert et Ev Solm, deux frères et leur sœur, sorte de ménage à trois électrique, Chris Kraus nous entraîne dans des zones d’ombre où morale et droiture sont violemment bafouées, et dresse en creux le portrait d’une Europe à l’agonie, soumise à de nouvelles règles du jeu.

Une œuvre impressionnante, magnum opus sur le déclin d’une époque et la naissance d’une nouvelle ère.

Éditeur original : Belfond

Critiques

  • Kraus rend palpable le choc générationnel : malgré lui, un homme nourri des Beatles et de spiritualité orientale se voit confronté à un aîné devenu assassin SS puis traître compulsif. […]. On a pu comparer cette ample fresque aux « Bienveillantes », de Jonathan Littell (Gallimard, 2006), mais les passages consacrés aux années de guerre et de génocides convainquent moins, parce que trop souvent racontées. En revanche, les pages décrivant l’époque fascinante de l’affrontement Est-Ouest, où tous les coups fourrés restaient permis, touchent au plus juste.
    Le Monde n° 23208, Nicolas Weill, 23 août 2019
  • Fresque historique, roman d’espionnage, fable politique et philosophique : on se perd avec délectation dans ce labyrinthe littéraire. […].
    Lire n° 478, Léonard Desbrières, septembre 2019
  • La réalité y est, selon l’auteur, évidemment romancée – la lecture est d’une fluidité exemplaire -, mais on oscille entre admiration littéraire et sidération historique. Le roman a cette force de rendre lisible, si l’on peut dire, ce que chacun peut savoir confusément.
    L’Express, Éric Libiot, 24 août 2019
  • Chris Kraus explore avec « La fabrique des salauds », parcours à obstacles rythmé — souvenons-nous que l’auteur est issu du cinéma — et chronique familiale, comment d’anciens nazis ont pu s’intégrer à la société, livrant au passage un tableau sans complaisance de l’Allemagne de l’après-guerre.
    Le Devoir, Christian Desmeules, 21 septembre 2019
  • Le style, touffu. L’intrigue, foisonnante. Les personnages, nombreux. Il s’agit d’un roman. Nous sommes dans un mélange de fiction et de réalité.
    Le Journal du Dimanche n° 3793, Marie-Laure Delorme, 22 septembre 2019
  • [Un] livre monumental de Chris Kraus, qui sonne comme une mise en garde : les idéologies démoniaques, véritables fabriques à salauds, peuvent tout emporter sur leur passage. Finalement, l’être humain est capable de s’y adapter.
    Ouest-France, Didier Gourin, 13 novembre 2019

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