Littérature

Akira Mizubayashi, Âme brisée

Akira Mizubayashi, Âme brisée

Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie.
Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père… L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie…

Dans ce roman au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur d’Une langue venue d’ailleurs : la littérature et la musique, deux formes de l’art qui, s’approfondissant au fil du temps jusqu’à devenir la matière même de la vie, défient la mort.

Éditeur original : Gallimard

Critiques

  • Le nouveau roman de l’écrivain japonais Akira Mizubayashi livre une langue poétique, musicale, bouleversante et envoûtante. Un langue qui sait toucher par sa délicatesse au cœur de nos âmes.
    RFI, Jean-François Cadet, 4 septembre 2019
  • C’est un roman qui met en scène l’art face à la violence, l’art comme partage universel. L’art comme réconciliation, l’art de la réconciliation. Bref, l’art contre la haine. Il y a beaucoup de paix et de sérénité dans ce roman malgré l’extrême douleur. Le livre lui-même devient une sorte d’onguent très doux, à la fois apaisant et émouvant.
    Le Point, par Tahar Ben Jelloun, 25 août 2019
  • Mariant, dans une prose si simple qu’on la dirait cristalline, le naturalisme du roman français et la féerie des contes japonais, Akira Mizubayashi a réussi à faire de ce violon, qui a une tête, une âme et une table de secrets, le personnage principal de son livre.
    L’Obs, Jérôme Garcin, 20 septembre 2019
  • Sous le signe d’un amour dévorant, partageur, enveloppant, pour une musique allant de Bach à Berg, « Âme brisée » tresse et croise toutes les convictions ou les obsessions d’Akira Mizubayashi […]. Aussi pur qu’empli de pulsions archaïques, aussi désespéré qu’ami du genre humain, aussi doux que violent, le roman d’Akira Mizubayashi émeut et mobilise.
    La Croix n° 41511, Antoine Perraud, 19 septembre 2019

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