Littérature

Zébu Boy, Aurélie Champagne

Zébu Boy, Aurélie Champagne

Madagascar, mars 1947, l’insurrection gronde. Peuple saigné, soldats déshonorés, ce soir, l’île va se soulever, prendre armes et amulettes pour se libérer. Et avec elle, le bel Ambila, Zébu Boy, fierté de son père, qui s’est engagé pour la Très Grande France, s’est battu pour elle et a survécu à la Meuse, aux Allemands, aux Frontstalags. Héros rentré défait et sans solde, il a tout perdu et dû ravaler ses rêves de citoyenneté. Ambila qui ne croit plus en rien, sinon à l’argent qui lui permettra de racheter le cheptel de son père et de prouver à tous de quoi il est fait. Ambila, le guerrier sans patrie, sans uniforme, sans godasses, sans mère, qui erre comme arraché à la vie et se retrouve emporté dans les combats, dans son passé, dans la forêt.

Roman de la croyance, du deuil et de la survie, Zébu Boy fait naître les fleurs et se changer les balles en eau. Tout entier traversé d’incantations, ce premier roman qui oscille entre destin et pragmatisme, est porté par une langue puissante et fait entendre la voix mystérieuse qui retentit en chaque survivant.

Éditeur original : Monsieur Toussaint Louverture

Critiques

  • Ce pan dramatique de l’histoire de l’île rouge, Aurélie Champagne ne l’a vécu qu’à travers la littérature. Et pourtant, elle retranscrit avec précision le contexte historique des événements et l’ancrage culturel nourri de croyances, de deuil et de survie.
    Le Point, Eva Sauphie, 5 août 2019
  • Très documenté, le roman d’Aurélie Champagne s’écarte du récit historique pour nous faire vivre l’errance d’Ambila à travers ses souvenirs et les forêts […]. La lecture de Zébu Boy impose de se laisser emporter par le style incantatoire, le rythme rapide. Ce qu’on apprend des croyances malgaches et du rapport à la mort marque longtemps.
    Le Monde, Gladys Marivat, 5 septembre 2019
  • L’originalité de ce roman est plutôt dans la représentation d’un personnage dont la complexité psychologique et le tragique sont dévoilés au fil des scènes et des formules qui reviennent interrompre la narration. Ce puzzle, ou jeu de pistes, assure une cohérence et une intensité remarquables.
    Africultures, Dominique Ranaivoson, 10 septembre 2019
  • Cette plongée au bout de la nuit est rythmée par des scènes d’action qui se déroulent comme sous nos yeux, est ponctuée de chants et de mythes malgaches, et de bulles de poésie.
    Le Point n° 2454, Valérie Marin la Meslée, 12 septembre 2019
  • Avec une impressionnante maîtrise, Aurélie Champagne alterne les atmosphères, de l’ironie des premières pages à la profonde noirceur des dernières éclairées néanmoins d’une lumière incandescente – celle sublimement couchée sur le papier des prodigieuses croyances malgaches.
    La Croix n° 41517, Corinne Renou-Nativel, 28 septembre 2019
  • « Zébu Boy », premier cru brillant d’Aurélie Champagne, est un tableau noir où crissent les vérités, mêlées de la magie des talismans qui changent les balles en eau, du cri légendaire des lémuriens, des devins, des guérisseurs et de soldats « hantés par l’esprit de la tranchée », dans cette immense île en forme de plaie.
    Libération n° 11930, Antonin Iommi-Amunategui, 12 et 13 octobre 2019

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