Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l’université de Columbia, l’héroïne du nouveau roman d’Ottessa Moshfegh décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s’assommant de somnifères. Les tribulations assoupies de cette Oblomov de la génération Y forment un récit hilarant qui est aussi une charge au vitriol contre les travers de notre époque.
« J’avais commencé à hiberner tant bien que mal à la mi-juin de l’an 2000. J’avais vingt-six ans… J’ai pris des cachets à haute dose et je dormais jour et nuit, avec des pauses de deux à trois heures. Je trouvais ça bien. Je faisais enfin quelque chose qui comptait vraiment. Le sommeil me semblait productif. Quelque chose était en train de se mettre en place. En mon for intérieur, je savais – c’était peut-être la seule chose que mon for intérieur ait sue à l’époque – qu’une fois que j’aurais assez dormi, j’irais bien. Je serais renouvelée, ressuscitée… Ma vie passée ne serait qu’un rêve, et je pourrais sans regret repartir de zéro, renforcée par la béatitude et la sérénité que j’aurais accumulées pendant mon année de repos et de détente. »
Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l’université de Columbia, l’héroïne du nouveau roman d’Ottessa Moshfegh décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s’assommant de somnifères. Tandis que l’on passe de l’hilarité au rire jaune en découvrant les tribulations de cette Oblomov de la génération Y qui somnole d’un bout à l’autre du récit, la romancière s’attaque aux travers de son temps avec une lucidité implacable, et à sa manière, méchamment drôle.
Éditeur original : Fayard
Critiques
- C’est grinçant, sombre, caustique, et triste.
Les Inrockuptibles n° 1237, 14 août 2019 - Un récit bourré d’humour noir, cynique, désabusé, parfois triste, mais surtout très drôle.
Vogue, Claire Beghin, 27 août 2019 - De ce monde (écervelé et accablé, rongé par le consumérisme, obsédé par les apparences, miné par les fanatismes et l’hyperviolence…), le tableau que nous brosse cette narratrice hautement sarcastique est juste et glaçant.
Telerama n° 3633, Nathalie Crom, 27 août 2019, TT - Le récit place son lecteur dans la peau d’une anti-héroïne qui, à défaut de talent artistique, transforme son mal-être en œuvre d’art. Le trait féroce, l’auteure raille les travers de nos sociétés modernes en les incarnant dans ses personnages.
Le Journal du Dimanche n° 3790, Laëtitia Favro, 1er septembre 2019 - Ottessa Moshfegh signe un roman à la fois drôle, désespéré et féroce. […] Derrière l’humour acide de sa fable sous médocs, Ottessa Moshfegh jette un regard sombre et poignant sur les vanités de notre époque.
Les Echos n° 23052, Philippe Chevilley, 11 octobre 2019
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