Littérature

Marin Fouqué, 77

Marin Fouqué, 77

Chaque matin depuis la rentrée, ensommeillés, mutiques, mal lunés, ils se retrouvent au point de ramassage – le grand Kevin, la fille Novembre, le Traître, les faux jumeaux, et puis lui. Aujourd’hui, il ne montera pas dans le car scolaire, il va rester seul au bord de la route, sous l’abribus, sous sa capuche, toute la journée. À regarder passer les voitures. À laisser son regard se perdre sur les terres du “sept-sept”, ce département vague entre Paris et la province, entre boue et bitume, où les villes sont de simples bourgs et les champs de mornes étendues de camaïeu brun. À se noyer dans les souvenirs d’avant l’été, quand le Traître s’appelait encore Enzo et qu’avec la fille Novembre ils formaient un trio inséparable.
Ce premier roman à l’énergie brute charrie la violence et l’innocence, l’âge des possibles et de l’insupportable, la construction des corps et la fracture des rêves dans un flux de conscience époustouflant de spontanéité, d’invention, de vérité.

Éditeur original : Actes Sud

Critiques

  • Les doigts dans la prise de notre temps, 77 est un roman d’électrocuté. Ses étincelles foudroient, son style est nucléaire, son rythme, éperdu.
    Les Inrockuptibles n° 1237, Gérard Lefort, 14 août 2019
  • Marin Fouqué, 28 ans, venge la frustration de son héros et de tous les souffre-douleur avec une énergie litanique. Une colère scandée comme un long rap mélancolique.
    L’Obs n° 2860, Élisabeth Philippe, 29 août 2019, **
  • Marin Fouqué vient d’ailleurs – cet ailleurs n’est pas seulement géographique : il vient de la poésie contemporaine, du rap, de la performance […]. Toute sa prose s’en ressent : elle pulse au rythme du passage des voitures, portée par la variation mélodique des souvenirs.
    Mediapart, Lise Wajeman, 21 août 2019
  • En plus d’interroger les obsessions de notre époque, Marin Fouqué marque les esprits par la langue qu’il déploie […]. 77 est un livre violent, qui bouscule et envoûte, une véritable expérience sensorielle. On le referme, tremblant d’excitation.
    Lire n° 478, Léonard Desbrières, septembre 2019
  • Ses mots sont rageurs, sonores, grinçants. Et le récit de son héros, une course éperdue, épuisante, en couleurs. Presque stroboscopique.
    Marianne n° 1171, Nedjma Van Egmond, 23 août 2019
  • Marin Fouqué, rappeur, boxeur, poète, décrit ce territoire avec une brutalité de survivant.
    Telerama n°3636, Christine Ferniot, 18 septembre 2019, TT
  • Avec virtuosité, Marin Fouqué tisse un monologue puissant où les mots claquent, cognent, piquent. Des phrases qui s’étendent, parfaitement agencées, s’attachant à suivre le fil d’une pensée incessante.
    Le Figaro n° 23351, Claire Conruyt, 12 septembre 2019
  • Marin Fouqué raconte l’itinéraire brinquebalant et à haut risque d’une libération et d’une révélation à soi-même. Puissant.
    Le Point n° 2454, Sophie Pujas, 12 septembre 2019
  • Alors que les rythmes se dessinent en une mélodie à saveur de slam, des images nous sautent aux yeux et l’émotion nous saisit. Marin Fouqué manie le verbe avec justesse et sincérité. Un constat peu étonnant, puisque le romancier, qui enseigne l’écriture, est aussi connu pour sa poésie, son rap.
    Le Devoir, Alice Zanetta, 14 septembre 2019

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