Un virus a fait disparaître la quasi-totalité des animaux de la surface de la Terre. Pour pallier la pénurie de viande, des scientifiques ont créé une nouvelle race, à partir de génomes humains, qui servira de bétail pour la consommation. Ce roman est l’histoire d’un homme qui travaille dans un abattoir et ressent un beau jour un trouble pour une femelle de « première génération ». Or, tout contact inapproprié avec ce qui est considéré comme un animal d’élevage est passible de la peine de mort. À l’insu de tous, il va peu à peu la traiter comme un être humain.
Le tour de force d’Agustina Bazterrica est de nous faire accepter ce postulat de départ en nous précipitant dans un suspense insoutenable. Roman d’une brûlante actualité, tout à la fois allégorique et réaliste, « Cadavre exquis » utilise tous les ressorts de la fiction pour venir bouleverser notre conception des relations humaines et animales.
Éditeur original : Alfaguara
Éditeur en français : Flammarion
Critiques
- Cet étrange premier roman argentin nous invite dans un monde où, faute de viande animale, on destine des humains à la consommation […]. L’auteure sait nous surprendre jusqu’à la dernière page du livre – horrible. Et derrière son humour crissant et sa critique d’une société de consommation aveuglée par le profit pointe une douleur indicible.
Les Inrockuptibles n° 1237, 14 août 2019 - [Le personnage principal,] Marcos Tejo, avec ses douleurs, ses insécurités, ses fantasmes, son réalisme, ses rêves et sa rationalité, fournit le quota indispensable d’humanisme pour équilibrer cette dystopie captivante qui invite à descendre dans un enfer où l’angoisse est face aux désirs et, surtout, avec un instinct de survie irrépressible.
La Nacion, María José Rodríguez Murguiondo, décembre 2017 - L’auteure signe une dystopie glaçante, rondement menée, que l’on imagine déjà sur grand écran.
Télé 7 jours n° 3092, Éloïse Goy, 31 août 2019 - Avec un art parfaitement maîtrisé de l’ironie, Agustina Bazterrica dresse à son tour le portrait effarant d’une humanité prête à tout pour satisfaire son égoïsme, au mépris d’elle-même.
Le Monde n° 23238, Ariane Singer, 27 septembre 2019 - Fable politique, dénonciation par l’absurde du sort que nos sociétés humaines réservent aux animaux et histoire d’amour hors norme, « Cadavre exquis » est un roman à l’écriture clinique, qui nous happe et ne nous lâche plus.
Telerama n°3637, Hubert Prolongeau, 24 septembre 2019, TT - L’autrice nous propose une interprétation métaphorique de l’avenir de l’Homme, cette bestiole sauvage qui, si on l’y autorise, montrera ses côtés les plus vils dans le but de goûter au pouvoir et d’asseoir sa supériorité.
Le Suricate magazine, Emmanuelle Lorriaux, 12 octobre 2019
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