Littérature

Irina Teodorescu, Ni poète ni animal

Irina Teodorescu, Ni poète ni animal

Carmen apprend la mort soudaine du Grand Poète, sa seule attache à la Roumanie, au moment où elle traverse un rond-point occupé par un peuple prêt à tout renverser. Alors, elle a comme un éblouissement : les souvenirs d’une autre révolution, conduite par ce poète autrefois dissident, lui reviennent, intacts.
1989. Elle avait dix ans et écrivait des poèmes à sa « camarade maîtresse» pendant que sa mère, cachée dans la salle de bains, enregistrait des K7 audio à destination d’une amie passée à l’Ouest et que son père échangeait les savons de son usine contre des petits pains. À l’époque, tout cela lui paraissait aussi banal que la folie de sa grand-mère, surveillée depuis toujours par les autorités, ou que les ours des Carpates dont on disait qu’ils mangeaient les enfants.
De quel genre de vague à l’âme naît une révolution ? Est-ce une impulsion animale ou poétique ? En conteuse aussi insolite qu’inspirée, Irina Teodorescu puise dans les souvenirs vifs de son enfance pour mettre en scène trois générations de femmes – et quelques animaux à leur suite – que rien ne préparait à voir la grande Histoire tout bousculer.

Éditeur original : Flammarion

Critiques

  • Le texte s’organise autour de plusieurs matériaux. Les souvenirs de la narratrice, pleins de cocasserie […]. Teodorescu réussit à raconter sans peser, à émouvoir sans y paraître, notamment dans son portrait d’un poète roumain qui vient de mourir.
    Les Inrockuptibles n° 1239, Sylvie Tanette, 28 août 2019
  • Dans un patchwork de souvenirs où se mêlent les sons, les odeurs, les paroles et les scènes de vie quotidienne de la Roumanie communiste des années 80 […]. Le conte d’une époque révolutionnaire.
    Vogue Paris, Claire Beghin, 27 août 2019
  • C’est l’Histoire qui entre par la grande porte, rend brusquement caducs les manuels scolaires et éveille les consciences pour les sortir de l’enfance.
    La Voix du Nord n° 23973, 5 septembre 2019
  • Irina Teodorescu fait, avec « Ni poète ni animal », un éloge de l’étrange, dont elle affirme avec subtilité mais force la puissance à la fois littéraire et politique. Superbe.
    Le Monde n° 23232, Zoé Courtois, 20 septembre 2019
  • L’écrivaine a du rythme, se révélant juste tant par sa narration que par l’oralité des monologues d’Ema […]. Teodorescu s’est gardée de faire une narration téléologique de l’histoire. Au contraire, la révolution y paraît aussi imprévisible que soudaine.
    Le Devoir, Yannick Marcoux, 28 septembre 2019

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