Aster est une jeune femme que son caractère bien trempé expose à l’hostilité des autres. Son monde est dur et cruel. Pourtant, elle se bat, existe, et aide autant qu’elle le peut, avec son intelligence peu commune, ceux et celles qu’elle peut aider. Mais un jour, un type la prend en grippe. Et Aster comprend qu’elle ne peut plus raser les murs, et qu’il lui faut se tenir grande. Sa rébellion est d’autant plus spectaculaire qu’elle est noire, dans un vaisseau spatial qui emmène les derniers survivants de l’humanité vers un éventuel Eden, un vaisseau où les riches blancs ont réduit en esclavage les personnes de couleur. Un premier roman qui prend pour prétexte la science-fiction pour inventer un microcosme de l’Amérique, et de tous les maux qui la hantent, tels des fantômes.
Éditeur original : Akashic Books
Éditeur en français : Aux forges de Vulcain
Critiques
- L’écriture de Rivers Solomon s’attache plutôt à jouer avec l’incongruité des mots et leur plasticité infinie. La romancière tisse le récit de dialecte créole, de vocabulaire scientifique, de contes, ainsi que des réflexions d’Aster sur le langage, si rétif à son esprit atypique.
Telerama n°3635, Clara Delente, 11 septembre 2019, TT - Intense, viscéral, L’Incivilité des fantômes pose un regard implacable sur les effets de la transmission générationnelle des violences subies par les populations ségréguées […]. D’une langue à la fois poétique et crue, ce premier roman immersif fait entendre le rugissement douloureux des opprimés d’hier et de demain.
Lire n° 478, Meriem Djebli, septembre 2019 - C’est un ample roman de science-fiction qui, à défaut d’en renouveler le genre, poursuit son enjeu : nous parler, en fait de notre passé, de sa continuité dans notre présent.
Les Inrockuptibles n° 1237, 14 août 2019 - Tel le vaisseau spatial à bord duquel dérivent depuis trois siècles les derniers humains, l’écriture de l’Américaine Rivers Solomon file à toute allure. […] Rivers Solomon, née en 1989, s’empare de l’afrofuturisme (qui questionne l’expérience noire – esclavage, racisme, discriminations – à travers la science-fiction) dans une dystopie interstellaire qui place la continuité de notre humanité dans l’esprit de subversion et la solidarité des opprimés.
Le Monde n° 23256, Gladys Marivat, 18 octobre 2019 - S’affirmant « afrofuturiste », Rivers Solomon ose des ellipses surprenantes et des raccourcis aventureux qui rendent l’intrigue d’ensemble difficile à suivre et, parfois, peu crédible – même dans un contexte de science-fiction. Il n’empêche: l’originalité des personnages fait de cet étrange voyage interstellaire une fascinante plongée dans les tréfonds de l’âme humaine.
Jeune Afrique n° 3079, Nicolas Michel, 12 janvier 2020
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