« C’est pas dangereux par là-bas ? À ton avis, bibi ? Je n’étais pas vraiment au courant du conflit au Sahara occidental avant de traverser la région en autocar. L’ampleur des problèmes de terrorisme dans cette zone du pays n’est pas non plus notoire, si ? Il abaisse ses lunettes fumées avec une emphase théâtrale, et je remarque tout à coup ses yeux bleu-vert, lesquels, entre ses pattes-d’oie, sa peau burinée et sa barbe de trois jours, ressemblent aux lagunes de Dakhla. Géraldine, tu vas devoir m’expliquer ce que tu fous ici. »
Suite à un immense chagrin d’amour à l’approche de la trentaine, Violaine décide de traverser le désert, du Maroc au Sénégal. À partir de ce périple improbable, s’esquisse une réflexion sur l’emprise et la perte. En revisitant ses rapports aux hommes depuis l’adolescence, elle aborde avec une sincérité rarement égalée les tabous de l’éveil à l’amour et à la sexualité.
L’écriture si particulière de Violaine Huisman, à la fois poétique et abrupte, s’impose sur ce sujet intime dans toute sa vitalité.
Éditeur original : Gallimard
Critiques
- On comprend dès lors que « Rose désert » n’est pas simplement un livre de souvenirs ou d’adieu […]. C’est plutôt comme l’expérience, crânement littéraire, d’une métamorphose réussie.
Le Monde n° 23220, Fabrice Gabriel, 6 septembre 2019 - Le récit démarre sur les chapeaux de roue, sans jamais perdre le rythme […]. On parle souvent de voyages initiatiques. Celui-ci est l’un des plus forts rarement croisés et Violaine Huisman écrit comme danse Esmeralda.
Le Parisien n° 23332, Pierre Vavasseur, 8 septembre 2019 - S’il faut un tant soit peu goûter le registre de l’autofiction pour apprécier ce roman fragmenté, la plume électrique de Violaine Huisman recèle un pouvoir quasi hypnotique.
L’Express n° 3558, Delphine Peras, 11 septembre 2019 - La question figure, en creux ou explicitement, à chaque pas de « Rose désert » : à quoi ressemble la condition féminine ? Ce n’est nullement un roman théorique, plutôt une magistrale démonstration par l’exemple.
Libération n° 11888, Claire Devarrieux, 24 et 25 août 2019 - La similarité de la construction avec « Fugitive parce que reine » pourra étonner. Mais la plume alerte et somptueuse de Violaine Huisman incite à tout lui pardonner.
La Croix, Corinne Renou-Nativel, 14 février 2020
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