« On ne nous aimait pas, enfermés dans un milieu clos, sans marques d’affection ni la possibilité de fixer des repères. Nous étions dans le même guêpier, égarés dans un tunnel ou une voie sans issue, et à mesure que nous avancions, la neige effaçait les empreintes de nos bottes pour prouver que nous n’existions pas. »
Dans chacun de ses romans, Jean-François Samlong ne cesse d’interroger la violence qui secoue La Réunion. Cette fois-ci, dans un style percutant et concis, il nous convie à découvrir l’histoire des enfants de la Creuse. En fait, une véritable tragédie s’est déroulée entre 1962 et 1984, avec l’exil forcé en métropole de plus de deux mille mineurs réunionnais. Mensonges. Fausses promesses. Trahisons. Harcèlement sexuel. Viols. Tentatives de suicide, et suicides. Séjours en hôpital psychiatrique. Une catastrophe invisible. Enfin, le 18 février 2014, l’Assemblée nationale a reconnu la responsabilité morale de l’État français dans la terrifiante transplantation des enfants. Ici, deux jeunes garçons, Tony et Manuel, et leur sœur courage, Héva, qui témoigne des vies séparées, suspendues, piégées au cœur du froid et du racisme.
Éditeur original : Gallimard, collection « Continents noirs » (acheter sur Amazon)
Critiques
- Avec l’efficacité et l’intelligence qu’on lui connaît, il tire les fils de cette abomination. On y retrouve sa prose poétique, ses tirades fiévreuses, son lyrisme inspiré…Un texte profond, poignant, indispensable.
Journal de l’île de la Réunion n° 22835, Alain Junot, 26 août 2019 - Conte effrayant, récit historique, fiction héroïque ou riche méditation sur le pouvoir de l’écriture, « Un soleil en exil » se lit comme le kaléidoscope au sein duquel dialoguent et se reflètent les bribes d’une histoire qui n’a pas fini de s’écrire.
Le Monde n° 23304, Gladys Marivat, 13 décembre 2019 - Le roman « Un soleil en exil » contribue à combler les trous d’un récit national en forme de patchwork, de « tapis mendiant » selon le mot créole, un récit en forme de peau de chagrin.
La 1re France Info TV, Christian Tortel et M.E., 21 octobre 2019
Comment here