Chef-d’œuvre de Mircea Cãrtãrescu, « Solénoïde » est un roman monumental où résonnent des échos de Borges, Swift et Kafka. Il s’agit du long journal halluciné d’un homme ayant renoncé à devenir écrivain, mais non à percer le mystère de l’existence.
Après avoir grandi dans la banlieue d’une ville communiste – Bucarest, qui est à ses yeux le « musée de la mélancolie et de la ruine de toute chose », mais aussi un organisme vivant, coloré, pulsatile –, il est devenu professeur de roumain dans une école de quartier. Si le métier le rebute, c’est pourtant dans cette école terrifiante qu’il fera trois rencontres capitales : celle d’Irina, dont il tombe amoureux, celle d’un mathématicien qui l’initie aux arcanes les plus singuliers de sa discipline, et celle d’une secte mystique, les piquetistes, qui organise des manifestations contre la mort dans les cimetières de la ville.
À ses yeux, chaque signe, chaque souvenir et chaque rêve est un élément du casse-tête dont la résolution lui fournira un « plan d’évasion », car il ne s’agit que de pouvoir échapper à la « conspiration de la normalité ».
Éditeur en français : Noir sur Blanc
Critiques
- À peu près mille pages en apnée dans le cerveau fantasque d’un professeur désœuvré à Bucarest à la fin du siècle dernier. Exceptionnel.
Transfuge n° 131, Oriane Jeancourt Galignani, septembre 2019 - Un roman monde, un roman monstre : dans ses 800 pages, « Solénoïde » tresse un récit réaliste avec du fantastique et des envolées oniriques, expressionnistes, scientifiques et surtout métaphysiques.
Le Temps, Isabelle Rüf, 22 septembre 2019
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