Littérature

Jean-Luc Coatalem, La part du fils

Jean-Luc Coatalem, La part du fils

Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées.
« Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : “inconnu”. Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les « terroristes », interrogé. Puis ce sera l’engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra l’en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j’irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l’inventerai. Pour qu’il revive. »

Éditeur original : Stock

Critiques

  • L’écrivain a plongé avec passion dans les archives départementales puis les archives des camps et des prisons et, pour être honnête, il récupère peu d’éléments. C’est en cela que ce récit est aussi un roman. Les «trous» sont inventés […]. Coatalem dit avoir voulu redonner « sa dimension humaine » à son grand-père, c’est tout le contraire, plus il essaie de le décrire, plus le personnage s’échappe. Reste la magie de l’écriture qui agit comme un long lamento pour vous déposer, exsangue, sur la grève.
    Libération n° 11910, Alexandra Schwartzbrod, jeudi 19 septembre 2019
  • Avec beaucoup de finesse, de tact et d’émotion contenue, Coatalem rend justice, dans ce beau livre de comptes sans règlement de comptes, à cet homme qu’il n’a pas connu, mais qui se trouve être à l’origine de son ­ besoin de liberté et de sa passion pour l’exotisme.
    Le Figaro Magazine n° 23340 et 23341, Jean-René Van Der Plaetsen, 30 août 2019
  • Difficulté de transmission, poids d’une mémoire close, ce livre d’un petit-fils devenu archéologue de la vie de son grand-père est aussi un hymne à sa terre natale, la Bretagne, dans des pages éblouissantes. Un grand roman, par-delà le silence et l’oubli.
    Psychologies n° 401, Ariane Bois, septembre 2019
  • Jean-Luc Coatalem s’est fait archéologue. Il a mis ses pas dans ceux de Paol, fouillé les archives, sillonné les rues de Brest, visité les camps, bravé les silences de son père qui n’approuvait pas sa quête. Le résultat est cette Part du fils aussi vibrante que digne.
    Lire n° 479, Alexandre Fillon, octobre 2019
  • Coatalem a mené son enquête pour tenter d’en finir avec cette souffrance transmise d’une génération à l’autre. De Brest à Quimper, avec un détour par Saigon, puis de Compiègne à Buchenwald, le lecteur chemine avec le narrateur, résolu à faire coûte que coûte la lumière sur Paol.
    Le Journal du Dimanche n° 3793, François Vey, 22 septembre 2019
  • Jean-Luc Coatalem tente, obstinément, de remplir les vides. En journaliste et en romancier. De ses enquêtes dans les archives locales et internationales il ne tire pas grand-chose. Alors, il donne de sa personne […]. Finit par libérer sa plume, ressuscite Paol, lui dessine un corps, une âme, lui restitue une voix. Et signe ce beau roman […] en guise d’offrande au père.
    L’Express n° 3562, Marianne Payot, 9 octobre 2019

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