Littérature

Abdourahman Ali Waberi, Pourquoi tu danses quand tu marches ?

Abdourahman Ali Waberi, Pourquoi tu danses quand tu marches

Un matin, sur le chemin de l’école maternelle, à Paris, une petite fille interroge son père : « Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? » La question est innocente et grave. Pourquoi son père boite-t-il, pourquoi ne fait-il pas de vélo, de trottinette… ? Le père ne peut pas se dérober. Il faut raconter ce qui est arrivé à sa jambe, réveiller les souvenirs, retourner à Djibouti, au quartier du Château d’eau, au pays de l’enfance. Dans ce pays de lumière et de poussière, où la maladie, les fièvres d’abord puis cette jambe qui ne voulait plus tenir, l’ont rendu différent, unique. Il était le « gringalet » et « l’avorton » mais aussi le meilleur élève de l’école, le préféré de Madame Annick, son institutrice venue de France, un lecteur insatiable, le roi des dissertations.

Abdourahman Waberi se souvient du désert mouvant de Djibouti, de la mer Rouge, de la plage de la Siesta, des maisons en tôles d’aluminium de son quartier, de sa solitude immense et des figures qui l’ont marqué à jamais : Papa-la-Tige qui vendait des bibelots aux touristes, sa mère Zahra, tremblante, dure, silencieuse, sa grand-mère surnommée Cochise en hommage au chef indien parce qu’elle régnait sur la famille, la bonne Ladane, dont il était amoureux en secret. Il raconte le drame, ce moment qui a tout bouleversé, le combat qu’il a engagé ensuite et qui a fait de lui un homme qui sait le prix de la poésie, du silence, de la liberté, un homme qui danse toujours.

Éditeur original : JC Lattès

Critiques

  • Ce singulier ouvrage de résilience gagne en amplitude – et en humour – au fil des pages, embrassant les notions de transmission, de résilience, pour devenir une opération littéraire à cœur ouvert.
    Lire n° 478, Hubert Artus, septembre 2019
  • Récit d’une enfance pauvre dans l’Afrique des années 1970, « Pourquoi tu danses quand tu marches » est un des trésors enfouis dans le flot de la rentrée littéraire.
    Sud Ouest Dimanche, Olivier Mony, 18 août 2019
  • Il est des pages où, à la faveur d’une nuit blanche passée à danser le pogo, le twist et le coupé-décalé entre amis, Waberi exorcise d’un coup bien des années de « crainte antique » liée au regard de l’autre.
    L’Humanité, Muriel Steinmetz, 10 octobre 2019
  • Dans son nouveau roman, son amour des mots, de la lecture et de l’écriture, nous emmène dans le Djibouti de son enfance […]. Un roman d’apprentissage qui s’ouvre comme l’éclosion d’un papillon, un message adressé à une petite fille qui résonne aussi comme un hommage aux femmes si importantes dans le devenir d’un enfant.
    RFI, Jean-François Cadet, 26 août 2019
  • Ce douzième roman de Waberi, avec en couverture un portrait de lui avec sa fille, est le plus autobiographique de tous. « Toutes les émotions sont vraies », précise-t-il. Et elles nous transportent dans un cheminement intérieur pudique : celui de la réconciliation d’un homme avec son enfance.
    Jeune Afrique n° 3060, Anne Bocandé, 1er septembre 2019

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