C’est la fête au squelette à L’Association.
Démarré en 2003 dans l’éphémère revue Black (Coconino), Le Mort Détective est un feuilleton composé uniquement des têtes de ses chapitres.
Chaque page contient un titre, une (sublime) illustration, et une phrase « extraite » d’un texte auquel nous n’aurons pas accès. C’est tout.
Guidés par les indices que David B. nous fournit, c’est à nous, lecteurs, de deviner, d’imaginer ce qu’il se passe entre les moments-clefs. Loin de nous perdre, c’est avec ferveur qu’on suit les péripéties du Mort Détective, de la Fille aux Mille Poignards, du Poulpe Géant et de tous ces personnages étranges, effrayants ou grotesques, qui peuplent l’univers graphique de l’auteur.
On retrouve avec bonheur le trait noir précis et puissant de David B., et on partage avec lui le plaisir d’animer ces infatigables gargouilles.
Avec Le Mort Détective, David B pousse l’ellipse de l’espace inter-iconique à son paroxysme, mais c’est bien à vivre une incroyable épopée plutôt qu’à un exercice de style qu’il nous convie.
Éditeur BD : L’Association (acheter sur Amazon)
Critiques
- Devant ces pages-ruptures, l’esprit turbine pour tenter de rétablir une narration traditionnelle, pour combler les blancs laissés par l’auteur et sauver la sacro-sainte continuité. Une difficulté qui va croissant puisque, progresser dans le livre, c’est accumuler les situations d’incompréhension et reconsidérer en permanence ses analyses précédentes. Une tâche absurde qui succombe au lâcher-prise.
Libération n° 11924, Marius Chapuis, 5 et 6 octobre 2019 - « Le Mort détective » est donc un polar fantasmagorique à trous, comme un cauchemar éveillé qui ne finirait pas, au gré de l’imagination d’un écrivain perché qui jouerait des tours à son lecteur à chaque rendez-vous.
Bodoï, Benjamin Roure, 4 septembre 2019
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