« Je dois partir et vivre, ou rester et mourir» écrit Shakespeare, repris par Nicolas Bouvier en exergue de «L’usage du monde ». À l’été 1986, quelques mois après l’accident nucléaire de Tchernobyl, Nicolas de Crécy et son cousin ont à peine 20 ans quand ils récupèrent une Citröen Visa moribonde. Ils remplissent la voiture de livres, qu’ils ne liront pas, ajoutent deux sacs de couchage, des cigarettes… et embarquent pour un voyage qui n’a pas de destination, mais doit les mener le plus loin possible. Ils traversent le nord de l’Italie, la Yougoslavie, la Bulgarie et descendent en Turquie, dans un périple qui les confronte au monde autant qu’à eux-mêmes.
Éditeur français : Gallimard (acheter sur Amazon)
Critiques
- « Visa transit » est un entrelacs séduisant de choses vues, oubliées, réinventées, mais aussi de pure fiction. […] Un surréalisme inspiré, onirique, frotté d’un humour que l’on retrouve avec toujours autant de plaisir. Crécy y adjoint une réflexion douce-amère sur notre époque si prompte à tout conserver qu’elle ne voit plus la beauté de l’oubli. Un grain de poivre inhabituel et bienvenu.
Telerama n° 3636 Stéphane Jarno, 18 septembre 2019, TT - « Visa Transit » n’a rien des travers habituels des livres de voyage. Écrit d’une plume qui badine avec la nostalgie, l’album ne fait certes pas l’économie d’anecdotes truculentes et incarnées […]. Mais [le dessinateur] va au-delà du carnet de route exotique, s’interrogeant sur ce qui constitue, à ses yeux, la nature même du genre humain : la mémoire. […] Comme la poésie, le dessin n’a pas d’égal pour recréer la façon dont la réalité se dérobe, nous dit en substance celui qui est aussi plasticien et écrivain – un artiste sans visa, oserait-on.
Le Monde n° 23190, Frédéric Potet, 2 août 2019 - Cet épisode autobiographique paraît parfois trop étrange, absurde ou poétique pour être authentique […]. Quitte à se faire violence, il a su donner dans le réalisme au niveau des couleurs sans renoncer à ses exigences artistiques.
Les Inrockuptibles n° 1242, Vincent Brunner, 18 septembre 2019 - Le ton général est à la nostalgie d’un temps […]. Mais l’essentiel est ailleurs, dans une circulation permanente et imprévisible entre passé et pré sent, et dans la maîtrise du dessin.
Lire n° 478, Pascal Ory, septembre 2019 - À travers des aquarelles légères et superbement maîtrisées, le dessinateur Nicolas de Crécy […] ranime les souvenirs d’un road-trip en Europe de l’Est qui a le charme des époques révolues. Celle d’avant le tourisme de masse, sans téléphone, GPS ou écrans tactiles.
La Croix, Aurélien Lachaud, 25 novembre 2019 - Ode au voyage et aux impressions, Visa Transit nous balade tranquillement, au gré d’un récit qui semble s’écrire en avançant […]. Nicolas de Crécy a peint librement cette traversée, ne se refusant aucun déplacement, ni aucune digression anachronique.
L’Humanité, Kareen Janselme, 24 septembre 2019 - Dans « Visa Transit », même si tout est vrai, il ne peut pas s’empêcher de glisser une pincée de fantastique via son écrivain préféré, Henry Michaux, dont les livres sous-tendent ce voyage.
France Inter, Anne Douhaire, 11 septembre 2019
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