Littérature

Régis Jauffret, Papa

Régis Jauffret, Papa

19 septembre 2018, j’aperçois dans un documentaire sur la police de Vichy mon père sortant menotté entre deux gestapistes de l’immeuble marseillais où j’ai passé toute mon enfance. Ils semblent joyeux alors que le visage de mon père exprime la terreur. D’après le commentaire, ces images ont été tournées en 1943. Non seulement mon père n’a de sa vie parlé de cet incident mais je n’ai jamais entendu dire par personne qu’il avait eu affaire à l’occupant.

Moi, le conteur, le raconteur, l’inventeur de destinées, il me semble soudain avoir été conçu par un personnage de roman.

Éditeur original : Seuil

Critiques

  • Jauffret remonte le temps, nous plonge dans la vie d’une famille bourgeoise de Marseille, d’un couple en apparence tranquille, d’une existence banale qui semble avoir rencontré, un moment, la grande histoire. « Papa » n’est pas le meilleur texte de Jauffret, mais il reste intéressant.
    Les Inrockuptibles n° 1258, Nelly Kaprièlian, 8 janvier 2020
  • Auteur d’une vingtaine de romans […], Régis Jauffret s’est fait connaître par ses « Microfictions », au ton sarcastique, histoires à l’os, noires et caustiques. Même si dans ce livre plus intime pointe encore cette tentation, vite refrénée, l’auteur se dépouille de ses défenses, fend l’armure et avance plus à nu.
    La Croix n° 41608, Jean-Claude Raspiengeas, 16 janvier 2020
  • L’enquête dans laquelle se lance alors le fils, pour tenter de recomposer ces circonstances dont le roman familial des Jauffret n’a pas conservé la trace, n’est pourtant pas au cœur de l’entreprise parfois déchirante de l’auteur. C’est sa propre mémoire, ses carences et ses négligences, qu’il scrute.
    Telerama n° 3652, Nathalie Crom, 8 janvier 2020, TT
  • Chez Régis Jauffret, la tragédie et la farce sont deux mots qui vont très bien ensemble. « Papa », son nouveau roman, ne s’achève-t-il pas par un sonore « Champagne ! », jeté comme un pétillant point final ?
    Lire n°482, Fabrice Gaignault, février 2020

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