Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence.
À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement.
Éditeur original : JC Lattès
Critiques
- Derrière la fiction au cordeau et le salut à l’écrivain américain Cormac McCarthy, auteur de « La Route », il y a de la colère devant une société qui gaspille et détruit sans appel. Cependant, « Et toujours les forêts » n’est pas une parabole écologiste, une œuvre à message ou une prophétie : c’est un grand roman noir, écrit au couteau et bouleversant d’humanité.
Telerama n° 3652, Christine Ferniot, 8 janvier 2020, TT - Sandrine Collette élargit aussi la palette de ses genres littéraires, et passe du roman familial au récit post-apocalyptique, de l’histoire d’amour à celle de personnages en lutte. Partant de l’urgence du réchauffement climatique, Sandrine Collette convoque un monde qui se refuse à disparaître, et observe la manière dont les hommes vivent, tuent, aiment et transmettent.
Lire n° 481, décembre 2019 / janvier 2020 - Tout est juste ici, et sans concession, des sentiments complexes de l’être humain aux exigences de la nature en passant par l’incroyable instinct de survie. Sandrine Collette signe un opéra grandiose.
L’Express n° 3576, Marianne Payot, 16 janvier 2020 - Avec des phrases acérées comme des couteaux, Sandrine Collette signe un roman à l’os, une parabole tragique qui laisse néanmoins entrer la lumière.
Elle n° 3863, Clémentine Goldszal, 27 décembre 2019 - Portée par sa magnifique écriture, la romancière, qui vit dans le Morvan, une terre à la fois tellurique et pleine des fantômes et légendes du passé, nous offre une fiction aussi terrible que bouleversante de poésie. On est happé par son style en saccades, phrases courtes, quelques mots qui claquent, vous giflent et vous emportent.
Le Parisien n° 23451, Sandrine Bajos, 24 janvier 2020, 4,5/5 - Dans ce roman au demeurant fort bien écrit, ce n’est pas un coronavirus meurtrier, mais plutôt une sorte de tremblement de terre à l’échelle mondiale qui détruira tout sur son passage. Arbres, immeubles, voitures, animaux, humains.
Le Journal de Montréal, Karine Vilder, 28 mars 2020
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