« L’ampoule du projecteur a explosé en plein Fellini. Minne et moi regardions Amarcord du fond de notre lit.
— Ah ! Non ! Merde !
J’ai flanqué une chaise sur une table et je suis monté à l’assaut pour changer l’ampoule carbonisée. Explosion sourde, la maison s’est éteinte, je me suis cassé la figure avec mon échafaudage et ne me suis pas relevé.
Ma femme m’a vu mort au pied du lit conjugal.
De mon côté je revivais ma vie. Il paraît que c’est fréquent. Mais elle ne se déroulait pas exactement comme je l’avais vécue. »
Éditeur original : Gallimard
Critiques
- Le romancier a beau substituer les décors les uns aux autres, tirer la scène sous nos pieds à chaque chapitre, jamais on ne se sent perdu. Au contraire, on se sent emporté par la façon naturelle, organique, dont le texte se développe à partir du songe initial.
Le Nouveau Magazine Littéraire n° 26, Alexis Brocas, février 2020, 4/5 - Dans « La Loi du rêveur », il s’amuse à brouiller les pistes entre fiction et réalité, et met en parallèle ses rêves avec ceux de Fellini […]. Si le lecteur se laisse charmer, il ne pourra qu’être stupéfait et enchanté d’avoir été à ce point manipulé par une structure narrative parfaite.
La Croix n° 41608, Stéphanie Janicot, 16 janvier 2020 - Impossible à résumer, inégal et charmant, « La Loi du rêveur » raconte le voyage saugrenu que Pennac accomplit à l’occasion de quelques heures qu’il a réellement passées dans le coma, récemment, à la suite d’une chute.
Libération n° 11999, Virginie Bloch-Lainé, 4 janvier 2020
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