« Je n’ai qu’une certitude dans la vie. En vivant assez longtemps on se met à perdre des choses. On finit par se les faire voler : d’abord on perd sa jeunesse, et puis ses parents, et puis on perd ses amis, et puis finalement on se perd soi-même. »
Ainsi s’ouvre « Le Livre de Sarah », ou le roman de Scott. Car Scott McClanahan est le personnage principal et le narrateur de cette chronique d’un naufrage. Celui de son mariage avec Sarah, la mère de ses deux enfants, mais aussi de l’homme lui-même, alcoolique notoire, autodestructeur et paranoïaque sur les bords.
Situé au cœur d’une petite ville déshéritée des Appalaches qui laisse peu de place au rêve, ce récit d’une sincérité bouleversante au style syncopé est sans doute le plus beau chant d’amour qu’on ait lu depuis longtemps. Le plus beau, le plus triste… et aussi le plus drôle.
Éditeur original : Tyrant Books
Éditeur français : L’Olivier
Critiques
- Descente aux enfers, repli stratégique vers le passé […] et, en guise d’antidote, un humour ravageur, qui guérit et aggrave tout : terrassant.
Le Nouveau Magazine Littéraire n° 26, Fabrice Colin, février 2020, 5/5 - Loin de toute pose complaisante, chère aux professionnels de l’autofiction (ce cancer des lettres à la française), McClanahan, qui n’est pas là pour faire pleurer Margot, décrit brutalement la chute pathétique d’un type foncièrement bon mais rattrapé par sa part autodestructrice.
Sud Ouest Dimanche, Marc A. Bertin, 26 janvier 2020
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