À la fin du XIXe siècle, le Mozambique est ravagé par les guerres entre les clans et contre les colonisateurs.
Germano, un soldat portugais exilé sans espoir de retour parce que républicain, et Imani, une jeune Africaine, trop belle et trop intelligente, son interprète, sont le fil rouge de ce roman où ils évoluent parmi des personnages historiques bien réels, comme l’empereur africain Ngungunyane et le flamboyant Mouzinho de Albuquerque, “pacificateur” du Mozambique.
Germano découvre l’Afrique de l’Est en prenant son poste dans un village perdu où il fait la connaissance d’Imani. Dans ses rapports, Germano raconte les transformations de la région avec en toile de fond l’affrontement entre la monarchie coloniale et Ngungunyane. Imani décrit l’avancée de la colonisation, les structures familiales, les traditions qui cherchent à subsister, les migrations. Elle s’aperçoit aussi que sa maîtrise du portugais la sépare de ses voisins, tandis que les Portugais la considèrent comme une espionne. Liés par un amour ambigu, Imani et Germano partent sur le fleuve dans une itinérance chaotique et aventureuse qui les confronte à la réalité de cette guerre et à des personnages fabuleux.
Mia Couto, romancier dans un pays où l’oralité règne, décrit ces trajectoires d’une écriture concise et puissamment évocatrice. Il écrit ainsi un grand texte sur l’incompréhension et la construction de la peur de l’autre.
Éditeur original : Caminho
Éditeur français : Métailié
Critiques
- Conçu à l’origine en trois romans, « Les Sables de l’empereur » paraît en France sous la forme d’une vaste fresque. Couto y raconte la chute de l’un des derniers empires du continent à travers l’histoire tragique de l’empereur Ngungunyane […]. Sublime.
Lire n° 482, Baptiste Liger (avec G. M.), février 2020 - Si la splendeur et la chute de Ngungunyane sont présentées comme le sujet de cette vaste fresque en trois livres (parus séparément dans la version originale), les figures historiques passent quant à elles au second plan. Car rien n’intéresse davantage l’écrivain […] que le vécu de ceux qui devraient être les spectateurs de l’histoire.
Le Monde n° 23346, Gladys Marivat, 31 janvier 2020
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