Kerry Hudson est née en 1980 dans les quartiers populaires d’Aberdeen, en Écosse, d’une mère vulnérable, isolée et sans emploi, et d’un père alcoolique et absent. De centres d’accueil en bed and breakfast, sa petite sœur, sa mère et elle ont connu pendant près de vingt ans la précarité extrême, les queues le lundi matin aux caisses d’allocation, la détresse et la violence familiale. Aujourd’hui, Kerry est une femme mariée de quarante ans, qui a écrit deux romans et a voyagé de par le monde. Mais elle n’oublie pas l’enfant qu’elle a été.
Dans cette autobiographie, Kerry Hudson revient avec humour et fierté sur les lieux où elle a grandi, puise dans ses souvenirs et pose un regard acéré sur les inégalités de classe actuelles et les moyens de s’élever. S’abstenant de tout jugement et sentimentalisme, elle cherche à comprendre, à donner voix aux exclus et aux invisibles dont elle a un jour fait partie.
« Basse naissance » est un texte courageux sur la pauvreté, un récit aussi drôle que bouleversant sur l’urgence pour les personnes déclassées de reconquérir leur histoire.
Éditeur original : Chatto & Windus (titre original : Lowborn)
Éditeur français : Philippe Rey
Critiques
- Pourquoi une partie de la population de ce pays riche est-elle condamnée à vivre dans la misère ? La jeune femme observe avec affection ces damnés de la terre dont elle a fait partie. Elle ne cache rien non plus des traces indélébiles d’une telle enfance. C’est fort.
Psychologies n° 406, Christilla Pellé-Douël, février 2020 - « Lowborn » est en partie une mise en accusation d’un pays qui prétend toujours être un État-providence qui fonctionne […]. Par-dessus tout, c’est un portrait émouvant sur la survie et sur l’épanouissement possible d’un esprit remarquable.
The Guardian, John Harris, mai 2019 - Pas facile de happer un lecteur avec l’histoire sans suspense (on en connaît d’emblée l’heureuse issue) d’une inconnue, dans cette Écosse qui n’a rien d’une carte postale. Si Kerry Hudson y parvient si talentueusement, c’est grâce à son écriture, sèche, discrète, infiniment honnête. À ses phrases sobres et sans fioriture. Jamais analyse sociologique ne saisira avec autant de nuances la psychologie des hard Brexiters que l’on croise ici.
Le Monde n° 23346, Florence Noiville, 31 janvier 2020 - D’une résilience universelle, cette œuvre limpide, porteuse d’un espoir vrai, fait battre les cœurs en mode majeur.
Elle n° 3868, Sandrine Mariette, 7 février 2020 - « Basse Naissance », son troisième livre, est une enquête à la fois intime et collective. Elle retrouve les lieux où elle est passée avec sa mère, et en profite pour décrire l’état du pays.
Libération n° 12009, Claire Devarrieux, 16 janvier 2020 - Pas facile de trouver la juste distance entre le reportage et le souvenir intime, mais cette « archiviste de [sa] vie défunte » a choisi une écriture sans fioriture pour nuancer le propos, pointer un détail quotidien, exprimer une colère terrible et une fragilité d’enfant perdue. Remettant les pendules à l’heure sur l’état d’une société qui privilégie toujours davantage les plus riches, Kerry Hudson parvient à bouleverser son lecteur pour l’amener à réfléchir sur les causes de la précarité et la terrible idée que « la misère s’hérite par le sang ».
Telerama n° 3657, Christine Ferniot, 12 février 2020
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