Elle s’enduisait de la vieille crème de huit heures d’Elizabeth Arden. Tu pues le camphre Gigi, je disais. Elle répondait c’est un aphrodisiaque, la pauvre
Au temps du Théâtre de Clichy, j’étais sa seule amie. Les autres étaient jalouses
Les hommes tournicotaient comme des mouches. Elle tombait amoureuse plusieurs fois par mois.
À vingt-trois ans elle s’est trouvée enceinte. Pendant deux jours on s’est cassé la tête pour savoir quoi faire et puis elle a dit, allez hop je le garde. Ça ne l’intéressait pas de connaître le père : de toute façon il me fera chier
Éditeur original : Flammarion
Critiques
- « Anne-Marie la beauté », de Yasmina Reza, est un texte pour le théâtre et sur le théâtre – sa lumière éclatante et ses ombres portées, ses fortunes et ses infortunes, ses illusions et ses déboires.
L’Obs, Jérôme Garcin, 6 janvier 2020 - « Anne-Marie la Beauté » croque avec justesse et efficacité une vieille femme ordinaire dans ce qu’elle a de singulier, comme peuvent le faire les portraits réalisés après interview dans certains grands journaux.
Le Monde n° 23346, Camille Laurens, 31 janvier 2020
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