« L’ampoule du projecteur a explosé en plein Fellini. Minne et moi regardions Amarcord du fond de notre lit.
— Ah! Non ! Merde !
J’ai flanqué une chaise sur une table et je suis monté à l’assaut pour changer l’ampoule carbonisée. Explosion sourde, la maison s’est éteinte, je me suis cassé la figure avec mon échafaudage et ne me suis pas relevé.
Ma femme m’a vu mort au pied du lit conjugal.
De mon côté je revivais ma vie. Il paraît que c’est fréquent. Mais elle ne se déroulait pas exactement comme je l’avais vécue. »
Éditeur original : Gallimard
Critiques
- Dans « La Loi du rêveur », il s’amuse à brouiller les pistes entre fiction et réalité, et met en parallèle ses rêves avec ceux de Fellini. Ne l’intéresse pas leur interprétation mais la sensation intense qu’ils lui procurent. Au réveil, l’écrivain les transforme en énergie créatrice, en convoquant les mots.
La Croix n° 41608, Stéphanie Janicot, 16 janvier 2020 - Un récit délicieusement labyrinthique où s’enchâssent souvenirs de rêves et souvenirs tout court […]. Ce livre à tiroirs, chausse-trappes et coups de théâtre ne ressemble à rien de ce qu’a pu écrire jusqu’ici Daniel Pennac.
Le Monde n° 23346, Raphaëlle Leyris, 31 janvier 2020 - Blagueur devant l’éternel, Pennac nous raconte-t-il une histoire vraie, un rêve éveillé, ou entièrement réinventé ? Peu importe. Il profite surtout de cette fable exaltante pour rendre hommage à celui qu’il considère comme son maître en tout, le « champion des rêveurs », le cinéaste Federico Fellini.
Causette n° 107, Lauren Malka, janvier 2020 - Un récit en trompe-l’œil, où le créateur des Malaussène et de Kamo se livre à « une sorte d’autofiction rêvée » pleine de coups de théâtre. Il mêle le vrai et le faux pour mieux évoquer des souvenirs d’enfance.
L’Obs, Grégoire Leménager, 9 janvier 2020
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