Littérature

Leïla Slimani, Le Pays des autres

Leïla Slimani, Le Pays des autres

En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Après la Libération, le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits? Les dix années que couvre le roman sont aussi celles d’une montée inéluctable des tensions et des violences qui aboutiront en 1956 à l’indépendance de l’ancien protectorat.

Tous les personnages de ce roman vivent dans «le pays des autres» : les colons comme les indigènes, les soldats comme les paysans ou les exilés. Les femmes, surtout, vivent dans le pays des hommes et doivent sans cesse lutter pour leur émancipation. Après deux romans au style clinique et acéré, Leïla Slimani, dans cette grande fresque, fait revivre une époque et ses acteurs avec humanité, justesse, et un sens très subtil de la narration.

Éditeur original : Gallimard

Critiques

  • L’opus initial prenant et audacieux d’une trilogie annoncée, une saga familiale d’essence autobiographique où Leïla Slimani déploie, outre les qualités de clarté et d’âpreté qu’on lui connaît depuis « Dans le jardin de l’ogre » (2014) et « Chanson douce », un souffle narratif et un sens de l’empathie dont elle n’avait pas encore fait la démonstration.
    Telerama n° 3659, Nathalie Crom, 26 février 2020, TT
  • Avec son troisième roman, Leïla Slimani fait preuve d’une nouvelle maîtrise. Dans « Le Pays des autres – La guerre, la guerre, la guerre », premier volet d’une trilogie, l’autrice entrecroise l’histoire du Maroc, de la France et de sa famille. Un récit virtuose, à hauteur d’être humain, sur la décolonisation.
    Les Inrockuptibles n° 1265, Nelly Kaprièlian, 26 février 2020

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