Littérature

Alice Zeniter, L’Art de perdre

Alice Zeniter, L'Art de perdre

L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.

Éditeur original : Flammarion
Éditeur au format poche : J’ai Lu (acheter sur Amazon)

Critiques

  • On entre dans L’Art de perdre comme on entre dans une histoire de soumission et de rébellion face aux injonctions sociales.
    Le Journal du Dimanche n° 3687, Marie-Laure Delorme, 10 septembre 2017
  • En quelque 500 pages, drôles et tragiques, captivantes et touchantes, la jeune Alice Zeniter confirme son talent de conteuse. […] Impossible de ne pas être touché en plein cœur par ces trois générations, ô combien éprouvées, ô combien admirables.
    Le Figaro Magazine n° 20170901, Laurence Caracalla, 1er septembre 2017
  • À seulement 30 ans, L’Art de perdre est son cinquième livre. Ça promet. Car il y a tout, dans ce pavé. Un souffle inouï traverse, par la fiction et la petite porte, une page d’histoire complexe et ô combien inflammable.
    Elle n° 3741, Jeanne de Menibus, 1er septembre 2017
  • Avec un sens très pictural des situations fortes, des rencontres et affrontements poignants — elle a aussi pratiqué le théâtre —, Alice Zeniter raconte courageusement la tragédie de ces ­sacrifiés de l’Histoire. Sans préjugés ni certitudes ; avec exactitude et romanesque. […] L’Art de perdre, son cinquième livre et le plus puissant, le plus sensible et rayonnant, est un aboutissement — parce que d’inspiration autobiographique ?
    Telerama n°3527, Fabienne Pascaud, 14 août 2017
  • L’Art de perdre change encore de dimension. A trop le résumer, on le réduit aux péripéties de l’histoire et de la politique. Mais il est très riche, les personnages pensent, aiment, souffrent : beaucoup de chair, beaucoup de vie.
    Libération n° 11283, Claire Devarrieux, 2 septembre 2017
  • Alice Zeniter, visiblement intimement concernée par le sujet, signe un roman-somme qui court sur cent ans d’histoire et trois générations d’une famille kabyle. […] Impossible de ne pas être envoûté par cette fresque fouillée qui n’arrondit aucun angle. […] Un livre majeur, aussi dense qu’éblouissant.
    Le Parisien, Pierre Vavasseur, 31 août 2017, 5*
  • L’auteure se sert de la fiction pour reconstituer la vie au pays, toutes les étapes d’une guerre, les injustices faites à un peuple. Telle est la force mais aussi la faiblesse de ce roman ample dont on salue l’ambition. À vouloir tout montrer et livrer un récit plein, Alice Zeniter omet de restituer le trouble, dans sa langue ou sa structure, du silence, des non-dits, d’une origine amputée.
    Les Inrockuptibles n° 1140, Nelly Kaprièlian, 4 octobre 2017
  • D’une grande puissance narrative et richement documenté, L’Art de perdre est un roman qui dépasse le seul sujet (toujours brûlant) des harkis pour affronter d’autres questions identitaires. Les siennes, et les nôtres.
    Lire n° 457, juillet-août 2017

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